Cette rentrée 2020 est particulière et les acteurs de la filière viticole sont eux aussi logés à la même enseigne, entre organisation (compliquée) des vendanges avec les précautions sanitaires et difficultés à faire redémarrer les ventes de vins! Il y a quelques jours, le Premier Ministre a promis une nouvelle enveloppe de 80 millions d’euros pour aider la filière d’une part à améliorer le stockage des surplus d’autre part à accroître la distillation des invendus. Ces 80 millions sont venus s’ajouter aux quelque 170 millions d’euros annoncés en mai dernier. Avant même la crise liée au COVID-19, les difficultés s’étaient multipliées pour le vin notamment avec l’application des taxes aux USA et l’épisode sans fin du Brexit, deux débouchés essentiels pour les produits français !

Fermeture des frontières, mais aussi des bars et restaurants pendant plusieurs semaines sur tous les continents, annulation des salons… on estime à environ 30% la chute des ventes de vin sur 2020. Avec une perte de 1,6 milliard d’euros, le chiffre d’affaires du secteur des vins et spiritueux sur les six premiers mois de l’année se retrouve carrément au niveau atteint fin juin 2012, à 5 milliards d’euros.

Et si une indemnisation doit être versée par le biais de la distillation de crise de 2,6 millions d’hectolitres, les professionnels réclament un geste du Gouvernement depuis des mois notamment pour compenser les hausses de taxes aux USA.

L’absence de visibilité sur la tenue des salons pourrait toutefois être partiellement compensée par le dynamisme des foires aux vins de la rentrée, au cours desquelles les consommateurs pourraient avoir envie de se réapprovisionner et de remplir leurs caves ! Tous les vignobles ne sont pas impactés de la même façon. La Champagne, dont le vin est un vrai symbole de la fête, devrait perdre 100 millions de bouteilles sur les 300 qu’elle expédie habituellement, Bordeaux voit les nuages s’amonceler à mesure que ses stocks s’accumulent, l’Alsace commence aussi à tirer la langue … au final, seuls le Sud Est avec ses rosés et les vins du Val de Loire semblent avoir mieux résisté.

Autre signe à observer : l’évolution des échanges de terres à vignes. Dans un récent article de La Vigne, il apparait que les transactions viticoles en 2019 ont été à la hausse (+5,1%) et le bouleversement du COVID-19 et son impact sur les trésoreries vont se ressentir en 2020. Les exploitants qui préfèreront « jeter l’éponge » risquent d’être plus nombreux dans les prochains mois.

Les turbulences sont donc nombreuses et d’autant plus difficiles à évaluer que l’on n’a pas d’idée sur la manière dont l’épidémie va évoluer. L’incertitude est dans toutes les têtes.

Dans les prochaines semaines, sauf contrordre de dernière minute, des salons sont maintenus notamment ProWein à Shangai, Natexpo (salon Bio) à Lyon et à Paris. Les salons des Vignerons Indépendants se tiendront dans un cadre sanitaire strict tout comme le VITI VINI (équipements et services) à Epernay. En revanche, le SIAL et Vinitech Sifel prévus initialement en octobre et décembre sont annulés.

 N. Costa

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