Editorial Vignovin - Janvier 2018

 

Maigre, très maigre la récolte 2017 de vins en France. Selon les premières données délivrées par les services des Douanes, elle s’élèverait à 35,6 millions d’hectolitres. Soit un recul de 22 % par rapport à 2016, à plus de 45 millions d’hl. Ce n’est pas une surprise. Entre le gel qui s’est abattu en plusieurs séquences sur la quasi-totalité du vignoble français – on pense en particulier au Bordelais, aux Charentes, au Jura, à l’Alsace, au Val de Loire…) – puis la sécheresse estivale, sans parler des attaques de mildiou, voire de piqure acétique ici ou là, les vignerons français n’auront pas été épargnés, rentrant en cave une récolte historiquement basse. Fort heureusement, ce millésime 2017 qui restera dans les mémoires, comme celui de 1991 – autre gel historique – est unanimement salué pour sa grande qualité.

 

production vin 2017 2018

 

Pour autant, cette faible récolte ne reflète pas les quantités de vins disponibles sur les marchés”, se veut, rassurant, FranceAgriMer. “Les professionnels de la filière viticole disposent des outils de gestion nécessaires : stocks, volume complémentaire individuel, réserve interprofessionnelle…, pour alimenter la demande”, ajoute l’établissement public.

 

Ainsi, selon les données enregistrées par les Douanes en fin de campagne (31 juillet 2017), les volumes de stocks à la production (vignerons et coopératives) affichaient 31,5 millions d’hectolitres. Ils avaient été de 29,8 millions d’hl un an auparavant. Côté négoce, ils étaient, là encore, légèrement en hausse : 22,7 millions à fin juillet 2017 contre 21,5 en 2016.

 

Conséquence, selon les statistiques de FranceAgriMer, si les transactions de vente de vin en vrac ont été globalement orientées à la hausse sur les quatre premiers mois de campagne, car les négociants avaient besoin de se couvrir pour assurer leurs marchés, les cours n’ont pas suivi les mêmes proportions. En VSIG (vins de France), les échanges ont progressé de plus de 150 % en rouge et rosé et de 44 % en blanc, tandis que les prix n’ont pas suivi la tendance, voire, sont même en déclin en rouges et rosés. Même chose en IGP, où les transactions sont en nette hausse : + 130 %, mais les cours sont en baisse en rouge et blanc, mais grimpent de 10 % en blanc. Explications : les prix sont impactés par les ventes du millésime 2016, peu valorisé. “On peut toutefois envisager que cette tendance baissière s’interrompe prochainement, voire s’infléchisse, au fur et à mesure que la part des millésimes antérieurs dans les transactions, diminue au profit du millésime 2017”, indique FranceAgriMer. Dans les appellations, les volumes et les cours sont globalement à la hausse.

 

A la lecture de toutes ces données, un constat s’impose. Et il fait l’unanimité dans le monde viticole français. Que ce soit pour la santé économique globale de la filière ou pour celles des entreprises (production, négoce et fournisseurs), il faudra du raisin dans les bennes à vendanges en 2018. Un enjeu qui soulève plusieurs questions ou leviers, dont deux essentiels qui impactent le rendement : la lutte contre les aléas climatiques (gel, grêle, sècheresse…) bien sûr, mais aussi un travail sur le remplacement des ceps morts provoqués par les différentes maladies. Ces deux chantiers ont été travaillés dans tous les vignobles. Le premier, à court terme, via les assurances et le matériel de protection ; le second est plus long, mais a donné lieu à un grand plan national (www.plan-deperissement-vigne.fr) lancé en 2017.

 

Patrick Touchais

 

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