L’équipe Mercier était présente aux journées thématiques de l’institut des Sciences de la Vigne et du Vin organisées à Bordeaux le 22 octobre 2010. Le sujet traité était représenté par le titre : « Les maladies du bois de la vigne : situation actuelle, enjeux et perspectives de lutte ».
L’objectif de cette journée était de faire un bref état des lieux des recherches en cours face aux problèmes de l’ESCA en France, mais aussi en Espagne et en Suisse. Neuf chercheurs de Bordeaux, de Reims, d’Espagne et de Suisse sont intervenus.
Après de nombreuses années de recherches actives, mises en œuvre suite à la recrudescence des symptômes d’ESCA après l’arrêt des traitements à l’Arsénite de soude, on constate que le problème est toujours plus important chaque année, que les conséquences économiques sont importantes, que des variétés sont plus sensibles que d’autres… et que toujours plus de champignons pathogènes viennent être ajoutés à la liste des champignons associés à ces différentes «maladies du bois».
Aucune méthode de lutte n’est réellement avancée pour freiner le problème.
La vigueur de la vigne, le type de sol, ainsi que le mode de conduite sont mis en lumière comme étant des facteurs déterminant dans l’intensité des symptômes observés. Les physiologistes de la vigne observent quelques modifications du comportement métabolique de la plante lié à l’expression des symptômes, mais ceux-ci ne permettent pas de trouver des pistes de travail intéressantes à exploiter pour solutionner le problème.
Des pathologistes utilisent de plus en plus la génomique et les outils de biologie moléculaire pour observer la « dynamique des gênes » associés à ces maladies. Il en ressort qu’un nombre important de champignons et autres micro-organismes sont présents sur la surface des bois de la vigne qu’elle soit saine ou malade. Que ces populations de micro-organismes sont souvent inconnus, et que les connus sont identifiés comme pathogènes pour la plus grande majorité mais aussi neutre ou potentiellement bénéfique (comme certains Pythium ou certains Trichoderma). Ce qui conforte les travaux d’Agrauxine et des Pépinières Mercier avec l’utilisation de la souche sélectionnée de Trichoderma I 1237 pour une lutte raisonnée contre les champignons pathogènes.
La question fondamentale soulevée – notamment par Mme Hofstetter de l’Agroscope de Changins en Suisse – n’est pas tant de savoir « quels sont les champignons associés au problème qui nous intéresse » mais plutôt « quels sont les facteurs environnementaux qui régulent l’équilibre de la communauté fongique qui nous intéresse ». Mr Rey de l’ENITA de Bordeaux a également soulevé ce point clé en affirmant aussi que les plants de vignes étaient tous hôtes d’une flore microbienne importante dès leurs plus jeunes âges et ce n’est qu’après quelques années de vie au vignoble que l’équilibre des champignons se modifieraient au profit des pathogènes virulents.
Il s’agirait en fait d’une « compétition » d’où les vainqueurs emporteraient comme trophée le système vasculaire de la vigne, les tissus morts de celle-ci et par voie de conséquence, la détresse des vignerons.
Les recherches en cours nous permettrons peut-être de mieux connaître les acteurs et les « règles » de cette compétition pour ainsi favoriser ceux qui ne feront pas de dégâts sur nos vignes.
Les Pépinières Mercier travaillent actuellement dans cet objectif et proposeront prochainement des plants plus à même de répondre aux défis qui seront les siens au vignoble.
Bordeaux 6 Octobre 2010
Olivier ZEKRI
Pépinières viticoles Mercier